Pe´guy n`a pas e´crit un livre de the´orie de la litte´rature ou de l`art poe´tique. Mais toutes ses oeuvres comportant les ide´es qui lui e´taient "dicte´es", renseignent, en quelque sorte, sur l`ide´e que Pe´guy se faisait de la litte´rature. Et les Lettres et entretiens re´ve`lent e´galement la conception de Pe´guy e´crivain, les de´tails sur la composition, le commentaire de ses oeuvres. Dans Victor-Marie, comte Hugo, Pe´guy re＾ve d`e´crire "comme ils (les paysans) causaient". Notre e´tude concerne a` voir un des aspects de la cre´ation litte´raire de Pe´guy, en particulier, Pe´guy "e´crivain paysari". Les paysans causent avec simplicite´ et spontane´ite´ ; de me＾me Pe´guy e´crit spontane´ment, librement et simplement "sous sa pense´e", sur "la lance´e de son inspiration", c`est "dicte´". Les paysans causent prenant leur temps ; de me＾me, Pe´guy prend son temps, et e´crit avec de longues, interminables phrases. Les paysans, prenant leur temps, ajoutent et re´pe`tent les paroles ; de me＾me Pe´guy re´pe`te comme s`il n`avait jamais assez dit, et son style devient re´pe´titif. Les paysans racontent leur vie quotidienne, et s`entretiennent facilement avec les voisins ; de me＾me, Pe´guy raconte tout simplement sa vie et ses souvenirs. Et il cre´e facilement les dialogues, et il devient "homme du dialogue". Pe´guy e´crivain paysan, il est en communication avec sa race de la ligne´e des bu＾cherons, des vignerons, des paysns dans une "liaison intuitive, instinctive, naturelle, profonde". Il est en communication avec cet immemse peuple silencieux qui "n`e´crira jamais une ligne", mais qui lui norrit "sa vie, son travail, sa production et son oeuvre".