Quelle socie´te´ sera cre´e´e par les nouvelles technologies d`information et de communication? A cette question, on voit, depuis le milieu du vingtie`me sie`cle, se succe´der des re´ponses ou pluto^t des pre´visions varie´es. Il y a, d`abord, celles des optimistes qui ne voient l`impact des technologies sur la socie´te´ que sous un jour ide´aliste. Ils pre´tendent que l`ame´lioration de l`acce`s a` l`information, rendue possible par les dispositifs de communication, va cre´er un monde meilleur, plus performant, plus transparent, plus de´mocratique, plus intelligent, et d`ailleurs plus communicant. En me´langeant ainsi les valeurs diffe´rentes - instrumentale, socio-e´conomique et me^me intellectuelle - se fait jour le de´terminisme par le progre`s technique, sous-jacent a` l`ide´ologie utopiste de la socie´te´ d`information et de communication. Il y a, ensuite, celles des pessimistes qui se donnent pour des critiques acerbes du cybermonde. Ils le de´crivent comme une distopie ou` le concret de la re´alite´ se trouvera alte´re´e par la re´alite´ me´diatise´e du virtuel. Mais, ils n`e´chappent pas plus au de´terminisme technique que les utopistes, car les uns comme les autres, ils ne voient que des effets, positifs ou ne´gatifs, cause´s par les technologies. Il faudrait donc poser la question autrement : qu`est-ce que nous ferons de ces technologies? Pour re´pondre a` cette question, il nous faut - constate-t-on - une position philosophique qui va nous permettre de faire le recul ne´cessaire pour cre´er l`espace discursif. C`est la` que nous pourrons trouver la proble´matique pertinente pour mieux saisir les potentiels de la nouvelle culture a` inventer.