Cet article a pour les rapports entre le jey et la re'alite'. Le jeu lui-me^me comme objet d`investigation s`est pre'sente' au croisement d`interrogations varie'es : non en tant qu`objet d`une science mais en tant qu`occasion d`une interdisciplinarite' entre philosophes, hommes de lettres, historiens, anthropologues. Dans cet article, il ne s`agit pas de faire un tour d`horizon exaustif des travaux tre`s nombreux sur le jeu mais pluto^t d`interroger les diffe'rents auteurs a` propos des types des rapports et d`articulation, que le jeu entretient avec la re'alite'/ Lrsque la culture est conside're'e comme le privil`ge de l`homme cultive'. qui se sert et de'veloppe la raison, manie les ide'es, jeu et culture sont oppose's, le jeu ramenant l`homme a` l`e'tat de nature, esclave de ses instincts et du monde sensible. L`opposition platonicienne entre le sensible et l`intelligible entrai^ne la de'valorisation du jeu conside're' comme drogue (pharmacon) et trompe l`oeil (simulacre). Cette opposition se perpe'tue a` travers l`opposition travail/jeu, dans laquelle le jeu n`est qu`un divertissement, une e'vasion et entrai^ne d`autres oppositions : gratuite'/utilite' : imaginaire/re'el. Lorsque la culture est conside're'e comme la fac¸on de vivre et d`appre'hender son environnement et comme l`ensemble des usages, des mode`les et des valeurs qui y contribuent, un lien de continuite' est e'tabli entre culture et jeu. A travers une e'norme documentation, l`historien Huizinga s`attache a` montrer que toute culture vient du jeu. Ave Huizinga, les discours interrogeant l`articulation que le jeu entretient avec la re'alite' prennent un visage diffevrent de celui quu fut pre'sente' jusque-la`. Les re'fe'rences de cet article sont donc les ouvrages de Huizinga, Caillois, les psychangalistes et J. Duvignaud.