L`e´criture est un des the`mes principaux de presque tous les de´bats litte´raires et philosophiques de notre e´poque. En effet, pour bien comprendre les grands penseurs du vingtie`me sie`cle, comme Nietzsche, Freud, Jung, Foucault, etc, nous devons savoir quel sens ils donnent a` l`e´criture. L`essentiel, a` ce propos, resterait l`acte d`e´criture qui nous entraine dans l`espace du langage cryptique et dans l`absence de pre´sent. En ce qui concerne le terme "e´criture", nous avons aborde´ la pense´e de Blanchot, romancier et critique, qui ne cesse de parler de l`expe´rience de l`oeuvre comme celle du dehors. Et nous avons aussi e´tudie´ le point de vue de Woolf qui est semblable aux ide´es de Blanchot Nous avons examine´ l`e´criture comme un mouvement qui nous faire vivre l`expe´rience de l`oeuvre. Selon Blanchot, celle-ci s`accomplit par la passivite´ du mourir qui prive le pouvoir du sujet. Blanchot s`interesse surtout a` l`e´criture autobiographique, pour affirmer non pas le pouvoir de la cre´ation du sujet, mais la disparition du sujet : l`absence d`histoire autobiographique et de psychologie personnelle. Il voit dans le fond de l`e´criture autobiographique un langage pur a` la place du sujet. Blanchot l`appelle "l`expe´rience du dehors", et Woolf, "la re´alisation de la poe´sie". Pour eux. "l`acte insense´ d`e´crire" consiste a` revivre l`expe´rience de l`oeuvre. L`e´crivain meurt continuellement dans sa passivite´ et n`arrive jamais au fond de l`oeuvre. Car ce fond n`existe pas. La tour babe´lienne finit toujours par s`effondrer. Le moment de son effondrement est celui du "dernier mot" qui n`est pas un mot, mais "l`il y a". Le dernier mot n`est le dernier mot que pour ce qu`il re´serve de silence. L`e´criture n´est autre que la recherche perpe´tuelle de ce dernier mot. D`apre`s Blanchot, le dernier mot indique la relation infinie avec l`autre dans une autre temporalite´ : l`absence de pre´sent. Dans l`absence de pre´sent, le sujet devient un espace vide ou` se constitue "l`e^tre-en-commun" par le "on". Le sujet doit donc essayer d`entrer dans "la vie de l`oeuvre" qui se saisit comme une sorte d`espace politique qui pre´existe a` toute politique de´termine´e, en prenant le risque de se perdre. Par la`, la ta^che de l`espacement infini du sujet lui-me^me se montre chez Blanchot par le terme "re´volution". En de´finitive, nous pouvons conside´rer "l`acte insense´ d`e´crire" comme l`ouverture vers l`Autre.