Nous voulons constater dans Vents de Saint-John Perse quelques aspects rattaches a l`imagination des refuges sociaux de la ville. Nous commencons d`abord par une reflexion sur les clotures, les bornes de la ville, Elles concernent non seulement la fermeture et la contrainte mais aussi la protection et le repos. L`atchetype de la ville est analogue a celui du refuge dans la mesure ou elle se rattache a l`espace heureux, a l`espace defendu contre des menaces exterieures. On assiste a l`arrondi de la cloture chez Saint-John Perse. A la hauteur des murs succede la profondeur de l`abri. L`imagination spatiale de la ville chez Saint-John Perse passe ainsi au reverie du ``coin`` et du ``creux``. Les paysages de Vents nous offrent des espaces aussi fermes, mais plus petits et abrites. Notre poete represente une aventure poetique, liee au retour a l`espace intime et profond pour y trouver le repos et la protection. L`espace urbain persien, malgre sa repulsion imaginaire pour le clos, n`est pas donc tout completement contraire a l`espace euphorique. Il s`agit du bonheur “non plus individuel, mais collectif, point naturel, mais social, et meme, expliciement, urbain”. Dans ces lieux clos sont caches les divers elements complaisant l`individu, ce sont reliques d`outre-monde et ordre ancien. Par ailleurs, nous avons recours a l`imaginaire ``mystique`` pour nous approcher de la reverie de la ville chez Saint-John Perse. Le bonheur dans les refuges sociaux est etroitement lie a la tendresse feminine et au repos dans l`espace maternel. Nous analysons aussi quelques paysages representant une nature feminoide contenue dans l`espace civilise: la verdure, le parc, le fleuve, l`etang……. Ces paysages se rattachent a la maternite et a la volupte, appartiennent a la fois a la civilisation et a la nature, aux refuges social et naturel. Or, Saint-John Perse ne parait pas reussir a trouver un refuge ultime dans l`espace civilise. Nous constatons des pentes antagonistes qui regnent dans l`imagination persienne de la ville. Il s`agit des pentes opposees vers l`espace ouvert et vers le lieu clos. Par ce decalage entre quete de l`immensite et nostalgie de l`intimite, on se rappelle l`antinomie fondamentale de l`Imaginaire, celle-ci se rattache a l`opposition des ``exploits`` dans le monde immense et du ``retour`` a un monde imaginaire feminoide et maternel. En quelle lices tient-il ses singuliers exploits? L`itineraire poetique de Saint-John Perse serait un voyage initiatique pour trouver son vrai refuge ou s`equilibrent la nostalgie de l`immensite et le bonheur de l`ici.