L`imagination litteraire ne serait pas sans rapport avec la pensee sociale, si l`ecrivain n`est pas parfaitement libre de la societe. Nous tentons de trouver quelque lien entre le paysage poetique plutot interieur et individuel, et l`espace social, realite exterieure et objective. Nous etudions quelques paysages urbains, rattaches aux notions essentielles de la sociologie urbaine, dans la poesie francaise au XXe siecle, notamment chez Valery, Saint-John Perse, ainsi que Supervielle. Nous analysons les paysages de ces trois poetes en vue de ces sujets: coexistence de la civilisation et de la nature, communication entre l`individu et la communaute. Valery represente dans Amphion le paysage de construction de la ville, Thebes. Si le poete met son architecte dans le desordre de la nature sauvage, c`est pour souligner non seulement sa mission civilisatrice mais aussi la communication entre la civilisation et la nature, la morale de la vie. Malgre la predominance sur le desordre naturel, l`esprit de civilisation ne renie pas la nature mais bien plutot la respecte et l`accomplit. La ville, lieu d`expression de la civilisation, serait aussi lieu de jonction entre l`humain civilise et la nature. L`espace urbain de Saint-John Perse, malgre sa repulsion pour l`absence de la vitalite naturelle, la contrainte sociale, n`est pas tout completement contraire a l`espace euphorique. Les paysages persiens nous offrent des espaces urbains, mais petits et abrites permettant a la fois le repos individuel et le contentement social. Il s`agit du bonheur "non plus individuel et naturel mais collectif et urbaine" comme le souligne Jean-Pierre Richard. Pour analyser quelques poemes de Supervielle presentant les villes concretes, Marseille, San Bernardino, Genes, ainsi que Montevideo, notre etude a recours aux notions de la communication sociale et de la ‘ville-nature’. Les poemes Marseille et Montevideo, representent les ville unitaires ou l`individu trouve son bonheur dans la communaute, l`humain et son environnement ne sont plus interrompus. Il s`agit de la ‘vision d`ensemble de la ville’ comme le marque Michel Collot. Nos trois poetes presente ainsi a travers leurs paysages poetiques leur perspicacite qui restaure une relation de proximite entre l`espace civilise ou urbain et la nature, entre la vie individuelle et le collectif.