Si Leiris conside`re la tauromachie comme l`image la plus che`re de sa premie`re autobiographic, c`est parce qu`elle concre´tise le drame de la mort. L`affrontement du torero et du taureau repre´sente le duel implacable qui aurait lieu entre l`artiste et son mode`le, ce qui nous apparai^t comme une situation typique de l`autobiographe face a` son passe´. Alors nous nous proposons d`interpre´ter la tauromachie a` partir de deux objets que le torero porte dans sa main pour "dompter et tuer" la mort : cape et e´pe´e. Nous essayerons d`accorder plus d`importance a` la cape qui a l`avantage d`accentuer l`aspect esthe´tique et ontologique de ce combat fatal. Par ce choix, nous insisterons sur trois points. D`abord, la cape est un champ d`inaccomplissement ou` la mort ne cesse d`e^tre de´laye´e au profit de "l`effet" de la mort. Ensuite, elle nous fait faire l`expe´rience de l`ambigui¨te´, ce qui explique partiellement la double identite´ du torero et de l`autobiographe. Enfin, c`est gra^ce a` elle que Leiris re´ussit a` accepter son identite´ d`e´crivain, e´crivain qui s`e´vertue a` dire l`indicible. a` approcher l`inapprochable. Bref, l`e´crivain qui a pour fonction d`exprimer le fanto^me! Mais pre´cisons que chez Leiris, devient fantomatique toute "chose oublie´e qui est la`", qui "fait sentir intense´ment sa pre´sence mais cependant qui se de´robe". C`est alors que son e´criture devient un acte afin d`inventer son ennemi intime - fanto^me - au lieu de le chercher a` l`exte´rieur. Gra^ce a` l`aveu de la difficulte´ qu`il a ressentie au cours de son e´criture, il a paradoxalement la chance de se saisir.