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KCI 등재
저자, 텍스트, 독자 - 문학에 관한 해석학적 고찰
Auteur, texte, lecteur Reflexions hermeneutiques sur la litterature
이기언 ( Kie Un Lee )
불어불문학연구 100권 343-386(44pages)
UCI I410-ECN-0102-2015-800-002302362

Toute approche de la problematique litteraire risque d`etre inutile, sinon sterile. Ainsi conclut Antoine Compagnon, auteur d`un imposant ouvrage Le Demon de la theorie, en le cloturant par cette phrase bien pesee mais un peu consternante tout de meme : “La perplexite est la seule morale litteraire.” Cela n`empeche pourtant aucunement d`ouvrir un nouveau debat sur le sujet, a condition que l`on s`y engage avec une conception litteraire, precise et coherente, et finalement bien definie, fondee sur l`epistemologie critique qui la couvre comme il faut. Pour notre instrument de travail, nous allons donc recourir a l`hermeneutique phenomenologique et ontonlogique, professee par Hans-Georg Gadamer et Paul Ricoeur, deux eminents representants de la discipline. Notre sujet est la relation triangulaire, constituee par les trois elements essentiels de la litterature : auteur, texte et lecteur. On sait bien que le debat sur cette problematique a une vieille et longue histoire qui peut se traduire grosso modo en conflit incessant entre l`intentionnalisme et l`anti-intentionnalisme, depuis la theorie de Sainte-Beuve jusqu`a l`hermeneutique moderne, en passant par le New Criticism americain des annees trente et la nouvelle critique francaise des annees soixante au siecle dernier. Mais nous n`allons pas entrer une fois de plus dans une querelle futile entre les deux conceptions critiques diametralement opposees, mais bien au contraire, nous nous bornerons a definir notre position sur le statut de l`auteur, l`autonomie du texte et la subjectivite du lecteur, a l`aide des reflexions hermeneutiques qui les eclairent sur le plan epistemologique. La conception hermeneutique, d`obedience gadamerienne et ricoeurienne, nous amene a la conclusion suivante : 1) le sens du texte n`appartient pas a l`intention de l`auteur, mais bien a ce que dit le texte lui-meme , 2) grace a l`ecriture, le texte acquiert une triple autonomie semantique : par rapport a l`intention de l`auteur, a la reception par l`auditoire primitif, aux circonstances sociales et culturelles de sa production , 3) en s`appropriant “le monde du texte”, le lecteur parvient a se comprendre soi-meme pour decouvrir “un soi autre que le moi” ou “un soi plus vaste”, qui est constitue par “la chose du texte” et qui est donc “l`oeuvre de la lecture et le don du texte”. Il ne va pas sans dire que cette conclusion ne resout point toute la problematique litteraire qui reste et restera plus ou moins intacte pour toujours. Hans-Georg Gadamer a dit : “L`interpretation ne peut pas prendre la place de l`oeuvre interpretee”, avant d`y ajouter : “C`est lorsqu`une interpretation est prete a disparaitre de cette facon qu`elle est juste.” C`est exactement cela que nous eprouvons au terme de notre investigation sommaire. Ainsi dirons-nous plutot : la litterature, c`est la litterature , en d`autres termes, la pierre philosophale, au sens originel de l`expression, est la pierre philosophale au sens figuratif , et donc, la litterature est “le desir” dans le sens que Rene Char lui a donne, c`est-a-dire “l`infini”. Et tout simplement, nous dirons aussi avec Hegel : “l`oeuvre est.” Tant que l`oeuvre “est”, la litterature survit. Heureusement, pour nous. Justement, nous nous rappelons ici cet adage formidable de Paul Valery : “Le meilleur ouvrage est celui qui garde son secret le plus longtemps. Pendant longtemps on ne se doute meme pas qu`il a son secret.” Absolument. Pour terminer, nous citons un mot de Camus, qu`il a trace sur un manuscrit inedit, en redigeant une preface a l`edition americaine de L`Etranger, plus de dix ans apres sa parution : “Une oeuvre litteraire est toujours a la recherche de son sens.”

Ⅰ. 머리말
Ⅱ. 저자의 위상
Ⅲ. 텍스트의 자립
Ⅳ. 독자의 주체
Ⅴ. 맺음말
[자료제공 : 네이버학술정보]
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