Selon Sartre, le prosateur utilise le langage a l`endroit, tout en le considerant comme un prolongement de notre corps, tandis que le poete pose le langage a distance en les regardant avec l`etonnement, et en manifestant une ambition creatrice. Pour etayer sa propre theorie de l`engagement litteraire dans Qu`est-ce que la litterature?(1948), Sartre va rendre cette distinction entre prose et poesie assez discutable, en la radicalisant de sorte que nous ne puissions pas l`accepter sans reserve. Mais la distinction entre le signe et l`image, base de celle entre prose et poesie, est l`objet d`une longue reflexion de Sartre. Dans cet article nous avons tente de fournir des preuves de la conclusion de l`etude precedente ou l`on a argumente que la division sartrienne “prose/poesie” ne doit pas etre comprise comme opposition des deux genres litteraires, mais plutot comme illustration des deux poles extremes dans l`esthetique litteraire. Pour cela, nous avons suivi les arguments developpes dans L`Imaginaire (1940) tout en focalisant sur le concept “savoir imageant” qui est considere, chez Sartre, comme une forme inferieure de pensee. Pour Sartre, l`image est un rapport. Et images materielles et images mentales relevent d`une seule famille et d`une seule fonction la fonction imageante. En decrivant les caracteres essentiels de la structure intentionnelle de l`image, Sartre nous montre que la conscience imageante se distingue de la pure conscience de signification comme de la conscience perceptive par le fait qu`elle vise un objet irreel, qui est soit absent soit inexistant, tout en se le donnant d`une certaine maniere en chair et en os, et donc avec telle grandeur, telle couleur, telle forme, etc. Et il affirme que le savoir imageant, surtout dans la lecture d`un roman, fait jouer au signe le role de representant de l`objet, que le savoir imageant use donc du signe comme d`un dessin. C`est tout a fait contraire a ce qu`il dira dans Qu`est-ce que la litterature?. Pour Sartre, la poesie est aussi le langage du romancier.