La Chine a exerce une influence considerable sur la pensee europeenne du XVIIIe siecle. Elle suscitait a cette epoque un vif engouement, mais en reaction a cette sinophilie croissante, sont aussi appararues des conceptions negatives sur ce pays. C’est principalement Charles-Louis de Secondat Montesquieu(1689-1755) qui a incarne ce sentiment sinophobe au Siecle des Lumieres. Selon l’auteur de De l’Esprit des lois, la Chine etait un Etat despotique dont le pouvoir etait fonde sur la ‘crainte’. C’etait la politique du baton qu’elle menait constamment en imposant sa tyrannie. Le present article a pour but d’analyser les fondements de cette vision d’une ‘Chine despotique’. Il s’attache ensuite a souligner le lien fondamental qui existe entre cette representation et la theorie du climat exposee par le philosophe, a savoir que les peuples des regions chaudes etaient d’un naturel peureux qui conduisait presque toujours a leur asservissement, tandis que ceux des regions froides devaient leur liberte a leur plus grand courage. Ce facteur physique etait donc a l’origine de la servitude de l’Asie et de la liberte de l’Europe. Enfin, cet article soumet a discussion le postultat de ‘Chine despotique’ pour souligner les composantes d’eurocentrisme et de racisme qui le sous-tendent.