Dans le present article, nous nous penchons sur 4 romans de Balzac dans lesquels la scene de la confession se situe au coeur de l`ouvrage : La Peau de chagrin, Le Medecin de campagne, Le Lys dans la vallee, et Le Cure de village. Dans la tradition occidentale judeo-chretienne, la confession est un acte de conscience sous-tendue par le sentiment de culpabilite et de repentir. Elle est destinee a une figure d`autorite morale censee absoudre ou cha.tier. Cependant, si ces romans balzaciens ne peuvent e.tre reduits a des cas edifiants de pe.cheurs repentis, c`est que leurs protagonistes entretiennent un rapport plus complique avec la morale. A travers l`acte de confession, ils adressent une demande d`amour a l`autre (Benassis, Felix de Vandenesse), ou bien ils s`enferment dans un narcissisme masochiste et mortifere (Veronique Graslin, Raphae.l de Valentin). Mortiferes, toutes ces confessions le sont foncierement, puisqu`elles visent a une jouissance impossible, au-dela de toute morale et de tout `bien` symbolique. La morale fonctionne ici comme la limite qui separe le sujet de l`objet de son desir, mais qui en me.me temps lui permet d`elaborer fantasmatiquement cet espace de l`objet. Cet espace est celui que Lacan designe comme celui du mal. La confession permet aux personnages de jouer sur ces limites, dans un va-et-vient entre transgression et culpabilite. La tentative de reconstruire un moi selon les normes du symbolique est ainsi toujours minee par l`appel de la jouissance. Dans une epoque ou le `bien` symbolique s`identifie de plus en plus au bien materiel, les romans de Balzac refletent la fragilite et l`ambigui.te de la morale.