L’objectif de cette etude est de ccomprendre la conception sartrienne de la mort dans l’Etre et le Neant et par la, d’analyser l’au-dela decrit dans ses deux oeuvres litteraires : Huis clos et Les Jeux sont faits. Opposant a la pensee heideggerienne de la mort, Sartre considere la mort comme un sujet depassant notre horizon existentiel. Chez Heidegger, l``authenticite est associee a la conscience de la mort. Le Dasein, toujours en quete de ses possibles, rencontre la mort comme sa possibilite la plus extreme. Par la conscience de la mort, il se decouvre limite, echappe au "on" et accede a l``ipseite. En revanche, pour Sartre, la mort est la "neantisation toujours possible de mes possibles, qui est hors de mes possibilites." ; "Loin que la mort soit ma possibilite propre, elle est un fait contingent qui, en tant que tel, m``echappe par principe ". Du coup, la mort ne peut rien pour la liberte. Ce n``est rien d’autre qu’un certain aspect de la facticite et de l’etre-pour-autrui. Selon Sartre, la caracteristique de la mort, c’est que la mort n’est pas une affaire entre soi et soi : elle implique le rapport a l’autrui. Apres ma mort, c’est l’Autre qui prend la primaute de moi devenu ‘l’en-soi’. Ainsi la relation aux morts se revele comme une structure essentielle de notre ‘etre-pour-autrui’. Dans Huis clos, les trois personnages morts ont l’angoisse non seulement devant la presence des autres morts, mais aussi face a leur ‘vie entiere laissee aux vivants’. Le sens de leur existence ne leur appartient plus. Il n’est plus possible d’en envisager la modification. Telle est la souffrance intenable des personnages de cette piece. Quant a les Jeux sont fait, c’est une histoire des morts-vivants qui essaient de ‘reprendre son coup’. Cependant leur seconde vie n’est jamais reussie selon leur desir ; puisque cette occasion se presente apres l’occasion refusee, elle ne sera point la meme. Dans ce scenario fantastique, Sartre reaffirme le propre de la mort : absurdite et fatalite. Dans ces deux oeuvres, Sartre introduit les elements fantastiques : les morts, l’au-dela, les morts-vivants. Il en profite pour confirmer notre relation avec les morts, car la vie morte ne cesse de changer et pourtant elle est faite. Avec le fantastique, Sartre affirme que les jeux sont faits et que la vie subira desormais ses changements sans en etre aucunement resposable. Le fantastique sartrien a bien reussi a nous assister dans un monde assez curieux mais tres naturel avec son pouvoir d’ecriture : “decrire un monde ou les manifestations saugrenues figurent a titre de conduites normales.”