Notre etude a pour objectif d’analyser des figures caracteristiques de l’ecriture durassienne a travers les deux pieces jumelles La Musica Deuxieme et Agatha. Celles-ci nous montrent un couple amoureux, “Lui” et “Elle”, qui sont sur le point de se separer. Face a cette rupture qui pourrait etre definitive, ils essaient deseperement de retrouver le desir absolu, entre le souvenir et l’oubli, entre le dialogue et le silence, bref, entre la vie et la mort. Leur quete se montre douloureuse d’autant plus que leur desir est redoute, dangereux, maudit, bref, interdit. Les va-et-vient incessants entre le vouvoiement et le tutoiement, entre le rapprochement et l’eloignement, entre se regarder et se detourner, tous ces actes precautionneux s’effectuent en effet comme une “ceremonie”, qui leur permettrait, en epuisant ainsi toutes les ressources possibles, de supporter cette situation invivable. Ces aspects attribuent a leur histoire une valeur tragique qui depasse largement un recit d’amour anecdotique. De ce fait, “Lui” et “Elle” ne se limitent pas a un simple nom ou personnage, mais deviennent un archetype du couple durassien, qui aime “d’un desir absolu”. L’essentiel de l’ecriture durassienne serait d’ecrire ou reecrire sur ce desir impossible, a travers les genres divers - roman, theatre, cinema. Enfin, la ceremonie de la separation que nous montrent La Musica Deuxieme et Agatha, est aussi une maniere de cette ecriture qui epure le desir. Grace a ce travail rigoureux, on peut assister finalement a une certaine beaute ou a une poetique de la douleur, propre a l’oeuvre durassienne.