Le complot de l’art est une protestation directe contre le monde de l’art, et il se trouve en rapport avec la commercialisation de l’art et son expansion. Selon Baudrillard, l’art aujourd’hui produit des retours sur investissement, des objets de consommation, et il est partout. Sous cet angle, Baudrillard se trouvait fustiger l’exploitation cynique de l’art a des fins non artistiques. Pour lui, le complot de l’art est dans cette complicite honteuse ou createurs et consommateurs communient sans mot dire. C’est la l’artifice calcule. Il a denonce cette complicite. Il a refuse l’exceptionnalite de l’art en disant que l’art n’est pas un domaine specifique. L’art n’est pas different de tous les autres. C’est-a-dire il a indique que l’art esthetise la vie quotidienne et la banalite. Quand tout devient esthetique, que devient l’esthetique? Il disparait en perdant la specificite esthetique. C’est la le phenomene de ‘transesthetique’ que Baudrillard dit. La fonction aujourd’hui de l’art est au-dela ou infra-esthetique. Rien ne distingue l’art de l``operation technique, publicitaire, mediatique, numerique. Plus de transcendance, plus de divergence, plus rien d’une autre scene : un jeu speculaire avec le monde contemporain tel qu’il a lieu. C’est en cela que l’art contemporain est nul. Selon l’expression de Baudrillard, l’art s’est toujours nie lui-meme. Mais il le faisait par exces, s’exaltant du jeu de sa disparition. Aujourd’hui il se nie par defaut―pire, il nie sa propre disparition. Et le paradoxe de l’art, c’est que plus il s’approche de cette nullite en tant qu’art, plus il est credite et survalorise. “Il est donc absurde de dire que l’art contemporain est nul et tout cela ne rime a rien, car c’est la sa fonction vitale.” Aujourd’hui, l’art flotte dans une sorte d’euphorie fade et deletere, traversee de douloureux eclairs de lucidite, somnambule en son sommeil, pas tout a fait mort mais guere vivant, a tout jamais avancant. Finalement, la seule legitimite que l’art pourrait donner a son existence serait de se reinventer en tant qu’art.