La technologie numerique transforme la methode de la comprehension du monde. Pour Baudrillard, l’image numerique produite par la technologie numerique n’est pas le simulacre. Elle n’est pas ce qu’elle etait, mais elle est l’image virtuelle. Baudrillard a defini l’epoque postmoderne comme celle de simulacres et simulation. Il a aussi anticipe ‘la fin de l’age d’or du simulacre’. L’image comme simulacre a exerce sa force et sa fascination, alors meme qu’il n’est encore que peu question du regne du numerique et du virtuel. Mais comment comprendre le destin actuel de l’image dans le passage inexorable de l’analogique au numerique? Pour Baudrillard, le virtuel, ce sont les images numeriques, le digital, les multimedias, l’internet et les manupulations genetiques, bref toutes les techniques qui permettent de rendre le monde numerisable, codable. Le virtuel, c’est l’operationnel, la mise en reseau de toutes les fonctions. Selon l’expression de Baudrillard, “on peut faire toutes les operations qu’on veut, on est dans un monde operationnel.” C’est la raison qu’on peut rendre toutes les images possibles. C’est la raison qu’on peut numeriser toutes les images. Surtout dans ces derniers temps de progres technologique ultrarapide, il est ne l’idee absurde de liberer le reel par l’image, et de liberer l’image par le numerique. Mais c’est un grand choc au point de vue de l’acte photographique. Quand le digital l’emporte sur la forme, quand le logiciel l’emporte sur le regard, peut-on encore parler de photographie? Avec ce virage du numerique, c’est toute la photographie analogique qui est sacrifiee. Donc, on peut confondre la photo avec une proliferation des images, on s’eloignera du secret et du plaisir de la photo. On pretend, a travers le numerique, ouvrir la voie a l’image integrale, libre de toute contrainte venue des confins du reel. Plutot que cette pretention, il sera necessaire de former une nouvelle vision du monde par l’image numerique.