Paul Nizan, un romancier, essayiste et journaliste, est une figure representative de `l`ecrivain intellectuel` dans les annees 1930. Dans ses deux pamphlets-essais, Aden Arabie(1931) et Les Chiens de garde(1932), il a exprime le rejet des jeunes a propos de la culture des `Peres` et des `Maitres`, en visant leur conformisme. Apres avoir choisi d`adherer au PCF, a ses yeux un seul choix possible, il y est devenu l`un des principaux intellectuels. En tant qu`ecrivain revolutionnaire, il a voulu mobiliser la litterature, concue comme un “instrument de connaissance”, tout en insistant “la litterature responsable”. Mais a la suite de sa rupture avec le PCF a propos de la signature du pacte germano-sovietique, avec des attaques nombreuses et violentes de la part du parti, pendant longtemps il n`a pas ete justement evalue ses oeuvres ainsi que sa vie. C`est la reedition, en 1960, d`Aden Arabie, avec une preface de Jean-Paul Sartre, qui permet la rehabilitation de l`ecrivain. Un traitre deloyal ou un transfuge lucide, un revolutionnaire archaique ou un revolte eternellement jeune? Avec ses ecrits, et sa vie meme qui peut se lire comme un roman d`initiation, nous parle toujours sur le vif la figure problematique de Paul Nizan, “l`homme qui a dit non jusqu`au bout”.