Le mot-cle qui resume la carriere politique de Ponge est le parti pris des hommes. Des l`age de vingt ans, en critiquant le mauvais ordre des choses dans la societe capitaliste, Ponge reve d`un nouveau monde. La colere de Ponge vis-a-vis du capitalisme inhumain se traduit par des poemes satiriques. Nous analyserons ≪ Quatre satires ≫ se trouvant dans Douze petits ecrits publie en 1926. Le poeme ≪ Le monologue de l`employe ≫ decrit d`abord la vie paisible d`un employe et, la nuit tombee, la reflexion sur son existence et sur la societe qu`il avait acceptee sans esprit critique. On y trouve une solidarite et une sympathie du poete envers la classe ouvriere. Nous remarquerons, dans ≪ Le compliment a l`industriel ≫, une raillerie piquante sur l`industriel, representant du capitalisme. Le poete devoile sa vanite et son snobisme. Le camion, metaphore du capitalisme ou de l`industriel incultive, apparait dans la premiere ligne du poeme ≪ Le Patient ouvrier ≫. Ce poeme decrit un ouvrier pauvre, Fabre, qui supporte ses mauvaises conditions de travail en revant d`une vie meilleure apres sa retraite. ≪ Le Martyre du jour ou ≪ contre l`evidence prochaine ≫ ≫ est un poeme qui nous conduit a reflechir sur ce que veut dire le phenomene du jour et de la nuit tant sur le plan physique que sur le plan philosophique et politique. On peut y lire l`anticapitalisme, l`antichristianisme et l`antimetaphysique du poete. La satire sociale de Ponge n`a pas disparu apres Douze petits ecrits, elle s`est seulement refugiee dans la pratique meme de l`ecriture de textes concus comme des ≪ bombes ≫ qui constituent Le Parti pris des choses.