En 2007, le “Time” europeen a annonce ≪la mort de la culture francaise≫ soulignant que le rayonnement culturel, passe, de la France n`est plus present aujourd`hui. La mondialisation progresse, et le pouvoir de l`influence est devenu l`element le plus important pour la diplomatie a l`ere de la mondialisation. Il fallait changer la strategie de la diplomatie culturelle sans etre attache a la gloire passee.
Ainsi, M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires etrangeres et europeennes, conscient du changement de la diplomatie, a annonce, a travers la loi de projet en 2009, une reforme de l`action culturelle exterieure de l`Etat. Le projet prioritaire de cette reforme a ete de creer une "grande agence" qui rassemble des diverses forces dispersees: Institut francais, transformation de CulturesFrance en etablissement public a caractere industriel et commercial. Son but est d`exercer un pilotage strategique avec plus d`efficacite, plus de coherence et de visibilite.
L`Institut francais a repris les missions de CulturesFrance, mais il est a present charge de trois nouvelles missions: soutenir la diffusion de la langue francaise, renforcer la place de la France dans le debat des idees et former les personnels qui concourent a la diplomatie culturelle francaise. L`experimentation sur le rattachement du reseau culturel public a l`Institut francais etait prevue a l`origine pour 3 ans. Mais en 2013, M. Laurent Fabius, ministre des Affaires etrangeres et du Developpement international de l`epoque, a prononce l`avis negatif sur l`elargissement de cette experimentation. Ou en etait l`Institut francais ? Celui-ci a souffert, comme bien avant la reforme, d`une restriction budgetaire, d`une soumission aux ambassades, d`une gestion du personnel et d`un manque de professionnalisation. La crise du financement de l`action culturelle exterieure s`est accompagnee d`une crise de legitimite de cette meme action. Par ailleurs, malgre l`initiative de M. Kouchner, l`Institut francais depend toujours du Ministere des Affaires etrangeres, ce qui l`a prive d`une autonomie reelle.
Or, il serait important de saisir le fait qu`a la difference du British Council et du Goethe Institut qui sont le modele de l`Institut francais, la France a depuis longtemps une tradition interventionniste publique dans sa diplomatie culturelle, et elle possede egalement d`autres types de centres culturels et d`institut, comme l`Alliance francaise. Cela veut dire que les actions culturelles exterieures peuvent se superposer selon les caracteres des etablissements, malgre la creation de l`Institut francais, et que le pilotage du reseau culturel a l`etranger est beaucoup plus complexe qu`en Angleterre ou en Allemagne.
Comme l`a note Anne Gazeau-Secret, lorsque nous parlons de la culture, nous pensons tout d`abord a la France. Il ne faudrait donc pas oublier que la reforme “modeste” de 2010 n`est pas un echec total. En se basant sur ce defi inacheve et sur la longue tradition de la diplomatie culturelle, au lieu de poursuivre les modeles d`autres pays, il serait necessaire de developper un reseau culturel mieux adapte a l`administration de la France avec une strategie diplomatique plus concrete et legitime, bien evidemment, a la condition que le budget soit assure.