Cette etude vise a examiner la distribution de la negation expletive (desormais ExN) et a proposer une analyse unifiee pour la fonction d’ExN en coreen et en francais. Les principaux resultats de cette etude peuvent etre resumes comme suit.
Premierement, la distribution d’ExN est largement coherente dans les deux langues. Plus precisement, des verbes des types de ‘craindre’, ‘douter’, ‘vouloir(avec le tour restritif ne∼que en francais)’, des verbes epistemique(ne pas ignorer, 17c en francais), ‘avant que (en coreen medieval)’ et la phrase exclamative sont des contextes qui legitiment ExN en coreen et en francais. En plus, bien qu’il semble que la phrase d’un laps de temps ‘∼ci toyta(ca fait temps que∼)’, ‘canh(comp-Neg) sont des contextes dans lesquels ExN peut apparaitre uniquement en coreen, des contextes analogues peuvent aussi etre trouves en francais. Cependant, la distribution d’ExN en francais est plus large que celle en coreen en ce que des verbes d’interdiction, des adverbes conjonctifs comme ‘sans que’, ‘a moins que’ peuvent legitimer ExN exclusivement en francais.
Deuxiement, puisque les analyses precedantes sur la distribution et la fonction d’ExN en francais se concentrent sur le sens negatif des contextes qui legitiment ExN, elles ne peuvent pas etre appliquees a en coreen. Cette etude propose et demontre que ExN indique l’etat de croyance biaisee du locuteur dans les deux langues quand ⅰ) la probabilite de ¬p est plus forte, ⅱ) la probabilite de p est la meme que celle de ¬p, ⅲ) ¬p a deja eu lieu, ou p est une proposition d’un subordonee.
Troisiement, des contextes qui legitiment ExN uniquement en francais comme des verbes d’interdiction, ‘sans que’, ‘a moins que’ sont des contextes ou la probabilite de p et ¬p est la meme, mais la croyance biaisee du locuteur ne peut pas facilement etre derivee. Donc d’autres recherches seront necessaires.