Cette etude a pour but de discuter le nouvel humanitarisme dit “sans- frontieriste” qui provient de l’organisation d’aide medicale d’urgence Medecins sans Frontières. Nous allons d’abord observer le contexte historique de la fondation de MSF à la propagation du droit d’ingerence. En passant, nous discuterons la prise de position très clairement definie et revendiquee concernant le devoir de temoigner. Le concept de “temoignage” dans le domaine de l’aide humanitaire a, dès le debut, distingue l’organisation de la neutralite, l’un des principes fondateurs de l’humanitarisme lui-même depuis la creation de la Croix Rouge dans les annees 1860. Les evenements des annees 1970-1990 ont pu montre le developpement de la notion de “droit d’ingerence” her à l’un des members-fondateurs de MSF et ensuite de Medecins du Monde(MDM), Bernard Kouchner. Pourtant, le droit d’ingerence, compris en tant qu’une extension plutôt extrême dans le cadre du droit international, a souvent laisse un goût amer sur le terrain. En analysant l’impact qu’a eu le droit d’ingerence dans le domaine de l’humanitarisme contemporain “post-MSF”, nous considerons qu’il est imperatif de regarder le developpement de la notion de droit d’ingerence dans le contexte de l’histoire contemporaine de France. Nous allons ensuite proceder à la discussion des effets secondaires nefastes du discours d’ingerence. Pour voir si et comment le discours de droit d’ingerence a influence une certaine partie des humanitaires français depuis, nous allons egalement identifier le cas de l’operation de l’Arche de Zoe, ONG d’aide humanitaire française, qui s’est deroule au Tchad. Dans une situation ou les frontières sont brouillees dans l’abstrait et dans le concret entre initiative de sauvetage des vies humaines et et le mepris de la souverainete et de la vie dans des communautes locales, nous verrons qu’il est necessaire de rester vigilant à l’egard des intentions d’une action dite humanitaire et du deroulement reel de cette action-là sur le terrain.